(Podcast 001) Échange avec Élise Lefévère, praticienne en maïeusthésie, sur les émotions, la guérison, les qualités du thérapeute, les ressources

Salut Élise,

Salut Nath,

Merci d’avoir accepté de partager ce temps et de faire ce premier échange sur le thème de la guérison, des émotions, de la libération des tensions, de tout ce sur quoi on pourrait être amenés à discuter et qui sont des thèmes qui m’intéressent.

Et qui m’intéressent beaucoup aussi.

Quel est ton chemin dans ce processus de guérison, quels sont les outils que tu as trouvé, qu’est ce qui t’a fait du bien pour aller vers plus de bonheur, de légèreté d’être ?

J’ai envie déjà de dire que mes parents sont très intéressés par cela, j’ai donc baigné dedans depuis toute petite, cela a contribué à générer de l’intérêt pour ça, et à considérer que c’est une hygiène de vie que de prendre soin de son intérieur, même si j’ai commencé il y a quelques années. J’ai essayé plusieurs approches, celles qui m’ont le plus aidé, c’est l’ayahuasca donc le shamanisme, cela m’a emmené très profond, m’a emmené dans d’autres monde, c’était très confrontant et cela m’a beaucoup apporté, la maïeusthésie qui est l’approche thérapeutique à laquelle je me suis formée et avec laquelle j’accompagne les gens aujourd’hui, l’écologie intérieure et l’alchimie émotionnelle : vivre l’émotion dans le corps et laisser faire ce qui a besoin d’être fait, je le vie au quotidien, c’est un processus simple et rapide qui m’aide à faire circuler les émotions, les charges émotionnelles un peu bloquées.

Ensuite, l’écoute de moi même au quotidien, l’observation de ce qui se passe en moi, et pendant le voyage que j’ai fais récemmnet en Inde seule pendant 15 mois : ça m’a fait beaucoup de bien de me retrouver seule avec moi même, l’écoute de moi même et me retrouver seule, j’ai aussi passé beaucoup de temps dans la nature. Je trouve que dans la nature il y a quelque chose qui passe, qui est au delà des mots, difficile à comprendre, mais qui se passe…

Dans toutes ces pratiques, qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que c’est guérir, qu’est ce qui guérit ?

Dans l’ayahuasca, c’est mystérieux, c’est peut être apporter de la conscience, de la reconnaissance à ce qui est. Permettre à ce qui en a besoin de se vivre. À nos profondeurs, à ce qui est un peu mis sous le tapis, de remonter à la conscience, d’être accueillies. Cela peut passer par le corps. Dans l’écologie intérieure, cela passe par le corps. Le simple fait que ce soit vu, il y a quelque chose qui se détend. C’est vu, c’est accueilli profondément. C’est la magie de la guérison.

Est-ce que c’est permettre à la vie, à ce qui est vivant, d’être là, pas d’essayer de le repousser, de le lutter. De cette manière le vivant peut se détendre en étant vu, reconnu, accepté ?

Oui, une fois que ce qui est là est accueilli alors ça se transforme. Tant que ce n’est pas accueilli c’est coincé. À partir du moment où on lui ouvre grand les bras, ça peut se transformer, il peut y avoir autre chose qui émerge.

Et la maïeusthésie, qu’est ce que c’est ?

Lors d’une séance de maïeusthésie, on est à l’écoute de ce qui se passe au niveau émotionnel, corporel, des images, des pensées, des souvenirs, des phrases. Tout ce qui se présente est juste et bienvenu. On suit le fil de ce qui se présente avec la confiance qu’il y a une pertinence dans ce qui émerge. Avec la confiance qu’il y a une justesse dans le processus à l’œuvre, qu’on ne fait qu’accompagner. On l’accompagne pour le faciliter, le rendre plus fluide et plus confortable. La vie nous enseigne au quotidien, nous fait murir et grandir. La maïeusthésie ne cherche pas à corriger ou à analyser mais ouvre un espace où peut émerger ce qui en a besoin et être accueilli inconditionnellement, avec réjouissance, avec confiance dans la justesse de tout ce qui est, même ce qui n’est pas joli du tout, ce qu’on rejette. On peut y voir de la beauté et donner l’accueil dont cela a tellement besoin. La maïeusthésie, c’est avant tout à expérimenter, à vivre.

Est-ce que le dialogue avec l’enfant intérieur ou les parties blessées est fréquent ?

La psyché est constituée de tout ce que j’ai été à chaque instant de ma vie.
Certains de ces êtres ont vécu des situations traumatisantes non digérées, non intégrées. Ils sont resté en suspend. Il s’agit d’aller les rencontrer dans ce qu’ils vivent, dans ce qui se passe pour eux. Le dialogue leur permet de se sentir accueillis. On peut rencontrer son enfant intérieur à 5 ans ou à 13 ans, ou même au moment de sa conception. On peut même discuter avec une étoile… Tous les dialogues sont possibles.

Y a-t-il une réalité concrète dans le dialogue avec une étoile ou avec cet enfant de 5 ans que j’ai été ?

Si ça résonne vraiment pour la personne accompagné, c’est une forme de réalité, subjective, mais bien réelle pour elle. Parler avec une étoile, réel ou pas, ce qui importe c’est que cela me plaise, me fasse du bien, résonne pour moi.

Quels sont les effets concrets de ces séances ?

On peut utiliser la maïeusthésie pour soi, en auto-thérapie. Grâce à cette pratique, pleins de thèmes se sont dénoués en moi. Beaucoup d’émotions sont sorties. J’ai découvert pleins de croyances que j’avais. Laisser sortir ce qui est au fond de soi ça permet de l’accueillir. Le voir permet peut être un peu de s’en affranchir. Pleins de choses murissent en moi ces dernières années. Les explorations grâce à la maïeusthésie y contribuent largement.

Parmi les personnes que j’ai accompagnées, pour une personne souffrant de TDI (Trouble de Dissociation de l’Identité), les séance lui ont permis d’accueillir avec beaucoup plus de bienveillance ces êtres qui étaient présent en elle. Une autre personne témoigne qu’une séance lui a fait plus de bien que tous les psy qu’elle a vu depuis les 10 dernières années. Une autre encore se surprend à se confier comme à une amie. Il peut y avoir une grande proximité et une grande profondeur, on peut aller vite à l’essentiel.

Il me semble que c’est quelque chose d’important, qui varie d’une personnes à l’autre ou d’un thérapeute à l’autre. Parfois on peut sentir une résonnance, de la confiance entre la personne accompagnée et le thérapeute et cela permet d’aller en profondeur, de se sentir accueilli, en confiance pour lâcher prise et pour dire. Au delà de la méthode, ce sont les qualités d’être, les résonnances particulière entre les gens.

Je cherche les fondamentaux de la guérison et, pour le moment, je remarque l’importance de :